Service civique, expériences uniques !

Depuis 2015, Weyland & Cie accueille chaque année deux jeunes en service civique. Retours d’expériences de quelques volontaires. Un bilan très positif !

Le service civique est un engagement de 6 mois à 1 an qui permet aux jeunes entre 16 et 25 ans de soutenir une cause qui leur tient à cœur (cause animale, cohésion sociale, accès à la culture, protection de l’environnement…) tout en acquérant de l’expérience.
Weyland & Cie a fait le choix en 2015 de s’entourer de volontaires pour des missions de 10 mois (8 depuis un an malheureusement) dans le but d’un investissement gagnant-gagnant : pour la Cie, qui n’a pas de permanents, une plus-value en termes de fraîcheur et de disponibilités, pour les jeunes, une découverte et un pied dans le monde professionnel où l’on demande de façon absurde d’avoir déjà de l’expérience… en entrant dans le monde du travail ! Camille Fleury, elle-même volontaire jusqu’en mai 2022, a recueilli et mis en forme les propos de ses pairs.

Entre découverte et pratique

Avec pour motivations en règle générale, de découvrir ou d’approfondir ses connaissances dans le milieu culturel (et plus particulièrement le théâtre et l’accompagnement), les jeunes en service civique chez Weyland & Compagnie ont eu toutes sortes de parcours avant d’arriver ici : étude de médiation culturelle, animation 3D, beaux-arts, travail dans la restauration… Rhedwan, par exemple, l’a fait directement suite à l’obtention de son bac : « Je ne savais pas précisément ce que je voulais faire, je savais juste que j’étais intéressé par l’audiovisuel et le monde du théâtre. Quand on m’a proposé ce service civique je me suis dit que ça serait une bonne expérience. »

Pour Marie, diplômée d’une licence de médiation culturelle en 2017, c’était l’occasion de mettre réellement en pratique toutes les connaissances acquises jusque-là. Pour Alexandre, qui fait son service civique en ce moment, c’est une année pour s’améliorer dans son domaine tout en travaillant sur des projets concrets : « ça me permet de me faire la main sur des logiciels de montage, mais aussi de toutes nouvelles choses qui me seront utiles après, comme de la 2D. »

« Téléphoniquement timide » (Léa)

Selon les compétences et les aspirations de chacun, les missions s’adaptent : accompagnement culturel avec différents publics (enfants, maisons de quartier, autistes), démarchage pour les ventes, montage vidéo, création de décors, rédaction d’articles, régie. C’est une des choses qui a marqué Aurore, volontaire en 2017 dans sa césure d’études aux beaux-arts : « J’ai particulièrement aimé que ce soit multiple et qu’on m’encourage à tester plein de choses, à être touche à tout. J’ai fait de l’administration, comme de la régie ou de l’accompagnement. C’est aussi comme ça que j’ai découvert que je n’aimais pas le montage vidéo ! Mais c’était enrichissant dans tous les cas. Avec du recul, j’aurais bien aimé en apprendre plus sur les subventions et les contrats d’artiste car ça me serait utile aujourd’hui, mais je n’y avais pas pensé sur le moment.»
Les nouvelles compétences s’acquièrent sur le terrain, ainsi Léa nous a confié : « J’ai fait beaucoup de relances téléphoniques, répondre à des appels d’offres… Au début j’étais un peu téléphoniquement timide et ça m’a aidé de faire ça. J’ai appris à parler à des gens que je ne connaissais, à savoir me présenter, et défendre un spectacle ou un projet. Si j’avais pu, je n’aurais fait que des choses manuelles, mais je savais que je ne m’étais pas non plus lancé dans cette expérience pour ça. » Dans la vie personnelle comme professionnelle, ce sont des atouts : Elsa a acquis une expérience en communication et en administration, mais aussi de l’ouverture, de la maturité et de la pédagogie.

« J’ai adoré mettre le gaffeur… » (Marie)

Ces quelques mois de service civique sont ponctués d’évènements marquants : partir en spectacle, mener un atelier, la concrétisation d’un projet de film. Mais celui qui revient le plus souvent, c’est le festival Tout Public : une dizaine de jours qui représente bien l’année. C’est l’occasion de faire de la régie, de gérer la billetterie, les installations, et de voir le travail fait en amont se concrétiser (trouver du public, démarcher des groupes, noter les réservations). C’est aussi l’opportunité de passer de l’autre côté d’un évènement culturel, ce que Marie a particulièrement aimé : « C’est peut-être bête mais j’ai adoré mettre le gaffeur par terre pendant le festival ! Installer les décors, préparer les salles, tout l’aspect logistique de l’évènement. Par contre, faire la compta après le festival, j’ai moins apprécié (rires). »
Pour Kiliann aussi, le festival et le documentaire réalisé autour de l’édition 2019 ont été un très bon souvenir : « Simplement le fait de voir des gens c’était bien, mais j’ai surtout aimé le projet vidéo qui était autour. Comme je voulais me réorienter dans l’audiovisuel, ça a été une très bonne occasion de pratiquer. »

Les enfants ? Juste des « mini-humains » (Lisa)

Avoir fait un service civique est un réel atout pour la suite : c’est une première expérience qui permet de mieux s’orienter pour la continuité de ses études car elle permet de se rendre compte concrètement de ce qu’est le milieu culturel. Sur le marché de l’emploi aussi c’est un atout : l’occasion d’avoir l’expérience attendue par les employeurs en plus du diplôme. Sarah par exemple, a trouvé sa mission en recherchant un emploi suite à son master de création musicale et de régie : « J’avais les compétences, le service civique m’a donné de l’expérience. Pendant mes stages, j’ai surtout fait des installations, et très peu de régie. J’étais le plus souvent observatrice derrière l’ingénieur du son. Là, j’ai enfin pu être derrière la console. » Après sa mission en 2016, elle trouve un travail en tant que chargée d’audiovisuel – et continue en microentreprise avec la Cie sur la comptabilité et la préparation des payes. Pour d’autres comme Lisa, c’est une expérience qui donne le déclic : « Quand j’étais jeune je voulais être professeure des écoles, puis j’ai développé une certaine appréhension avec les enfants en grandissant. Au fil des ateliers, je me suis rendu compte que les enfants c’était juste des mini-humains et que les gérer, ça s’apprenait. Aujourd’hui je suis en Master MEEF (enseignement). Pour moi cette année était une aventure vers l’inconnu, et ça n’a fait que m’ouvrir des portes. »

Pour Amélie, volontaire l’année dernière, la suite se vit aussi au sein de la compagnie. Elle est depuis septembre 2021 en contrat d’apprentissage en alternance : « J’ai beaucoup aimé mon année de service civique, sinon je ne serai pas restée ! J’ai pu faire pas mal de montage vidéo, j’ai beaucoup appris et j’ai adoré ça. Aujourd’hui j’en fais moins, mes tâches se rapprochent plus de ce que je fais dans mes études et je suis plus autonome : je fais de l’administratif, du dialogue avec les partenaires, j’anime des ateliers seule.»
Enfin, le service civique est aussi un premier pas dans la réalité du monde professionnel… et ce n’est pas toujours rose ! Alexandre et Rhedwan notent tous les deux de façon amusante : « Un point négatif ? Il faut se lever tôt des fois pour les spectacles… »
De mon côté aussi, ma mission arrive à son terme. Une expérience enrichissante qui m’a permis de découvrir l’envers du milieu culturel, et qui a confirmé mon envie de poursuivre dans cette voie. J’emporte aussi pleins de bons souvenirs, et puisqu’une image vaut mieux que mille mots :



Propos recueillis par Camille Fleury

Amélie Rhedwan Lisa Sarah

Marie